Auto-entreprise : les bonnes pratiques

Être auto-entrepreneur présente de nombreux avantages comme le choix de ses missions, une gestion simplifiée ou encore la facilité à lancer son activité. Au quotidien, ce statut permet de disposer d’un mode de travail totalement libre. Cependant, devoir tout gérer soi-même n’est pas toujours évident et voici quelques bonnes pratiques pour vous aider dans votre autoentreprise.

 

L’importance d’un compte bancaire séparé

 

Avant d’ouvrir votre autoentreprise, prévoyez d’ouvrir un compte dans une banque en vue de le dédier à votre activité. Il vous sera ainsi bien plus simple de distinguer les revenus et dépenses issus de votre autoentreprise de ceux de votre vie personnelle. Par ailleurs, la loi impose de disposer d’un compte séparé, même si celui-ci peut tout à fait être un second personnel et non un compte professionnel comme avec d’autres types d’entreprise. Vous disposez de 12 mois pour ouvrir ce nouveau compte, à partir du jour de la déclaration de la création de votre autoentreprise. En bref : un compte bancaire professionnel n’est pas obligatoire, mais un second compte dédié aux transactions de votre autoentreprise, si.

 

Apprendre à faire ses premières factures

 

En auto-entreprise, c’est à vous d’éditer vos factures et les transmettre à vos clients. Veillez donc à ce que celles-ci comportent des informations indispensables comme les coordonnées de votre autoentreprise (forme juridique, nom, adresse, SIRET, numéro d’immatriculation au RCS ou RM), un numéro de facture unique, les coordonnées de votre client (raison sociale, adresse), le type de produits ou services facturés, leur prix unitaire HT et, éventuellement, TTC, le délai de paiement et les pénalités de retard. N’oubliez pas non plus de préciser que la TVA est non applicable conformément à l’article 293B du Code Général des Impôts, sauf si vous n’êtes pas ou plus franchisé de TVA et devez donc la facturer. Un bon logiciel de facturation vous permettra de bien éditer vos factures, respecter les obligations en la matière et mieux gérer cette facturation au quotidien. Prévoyez également de rédiger vos CGV et CGU pour bien encadrer vos transactions commerciales avec les clients. Si vous êtes auteur ou rédacteur par exemple, celles-ci préciseront à partir de quel moment le texte leur est cédé. Les CGV sont aussi celles qui précisent qu’une indemnité forfaitaire pourra s’appliquer en cas de retard de paiement.

 

Gérer minutieusement sa comptabilité

 

Vous êtes, en tant qu’entreprise, tenu de disposer des documents suivants à jour :

  • le registre des achats : vous y inscrirez, de manière chronologique, chaque dépense faite pour votre autoentreprise ainsi que le mode de paiement choisi, le tout accompagné des pièces justificatives correspondantes (ex : factures)
  • le registre des recettes : ce registre comptabilisera l’ensemble des recettes encaissées, précisant pour chaque encaissement le client concerné, le montant, avec là aussi le justificatif correspondant.

N’oubliez pas que, conformément à la loi en vigueur, il vous faut conserver vos factures et autres justificatifs comptables durant 10 ans, et ce, que vous vendiez des produits ou des prestations de service. Si la comptabilité vous est trop complexe ou trop chronophage, n’hésitez pas à solliciter un expert-comptable. En plus de vous faire gagner du temps, il vous permettra de vous assurer que votre comptabilité est bien conforme aux obligations en la matière.

 

Soigner son image en ligne

 

Avec l’essor du Web, prendre soin de son e-réputation (réputation en ligne) redouble d’importance. Pour soigner celle-ci, différents moyens s’offrent à vous. Vous pourrez tout d’abord décider de créer (ou faire créer) votre propre site Web. Celui-ci va alors servir de vitrine pour vous présenter, présenter vos offres ainsi que vos précédentes réalisations. Vous êtes graphiste indépendant ? Le site sera l’idéal pour partager votre portfolio et montrer aux visiteurs, vos potentiels futurs clients, vos précédentes créations. Selon votre domaine d’activité, le site Web peut aussi être un canal de vente intéressant. Vous pourrez y intégrer un système d’avis et inviter vos clients actuels ou passés à en laisser un pour renforcer votre crédibilité. Le site est par ailleurs un moyen, pour vos prospects, de vous contacter directement à l’aide par exemple d’un formulaire de contact. Celui-ci pourra inciter ceux qui veulent vous joindre à indiquer ce qu’ils recherchent, ce qui permet de commencer à qualifier vos prospects. Soigner son image en ligne passe par une bonne présence sur les réseaux sociaux, et une bonne maîtrise de ceux-ci. Choisissez le ou les réseaux les plus adaptés à votre domaine d’activité et à votre cible. Privilégiez la qualité sur la quantité : il vaut mieux être présent régulièrement sur un ou deux réseaux sociaux qu’être partout pour au final n’être actif nulle part ! Ainsi, si vous êtes graphiste, privilégiez des réseaux comme Instagram ou Pinterest qui mettent en avant le côté visuel. Une présence sur LinkedIn est également cruciale, quel que soit votre secteur d’activité.

 

Effectuer une veille continue

 

Selon votre domaine, les choses peuvent évoluer très vite. C’est par exemple le cas du digital avec de nouvelles avancées technologiques constantes, à l’instar de l’essor de l’intelligence artificielle. Aussi, pour pouvoir proposer des offres qualitatives et rester « à la page », il est essentiel de prévoir du temps pour effectuer de la veille. Nous parlions précédemment du Web et des réseaux sociaux. Ceux-ci représentent en effet d’excellents moyens de procéder à cette veille qui peut d’ailleurs être aussi bien technologique que commerciale ou concurrentielle. Suivez des pages ou intégrez des groupes de discussion liés à votre activité. Mettez en favoris plusieurs sites de confiance proposant des informations régulières sur votre domaine d’activité. Enfin, prévoyez chaque semaine un créneau pour pouvoir effectuer votre veille et vous tenir au courant des dernières actualités de votre secteur professionnel. Cela vous permettra d’adapter vos offres, mais également de trouver de nouvelles idées pour celles-ci ou pour promouvoir votre activité. Une bonne veille est également très pratique pour prendre connaissance de nouveaux outils qui pourraient vous être fort utiles au quotidien. Enfin, la veille concurrentielle vous aidera à mieux vous positionner sur votre marché, identifier les tendances et anticiper vos futures actions stratégiques et pratiques commerciales.

 

Ne pas hésiter à réseauter

 

En auto-entreprise, le commercial, c’est vous ! Aussi, il est important de développer son réseau à la fois pour trouver de nouveaux clients, mais également tisser des liens professionnels avec d’autres entreprises. Réseauter efficacement permet ainsi de prospecter, vous faire connaître et s’entraider avec d’autres professionnels. Vos concurrents peuvent aussi être vos alliés. Exemple : l’un de vos concurrents, avec qui vous êtes en bons termes, a reçu une offre d’un client, mais celle-ci ne correspond pas exactement à ses activités ou bien il est surbooké et ne peut accepter sa mission. Il y a alors de fortes chances qu’il en parle à son réseau ! De même, il vous sera peut-être possible de partager un outil avec d’autres professionnels de votre secteur et ainsi diviser le coût de l’abonnement à plusieurs. Un bon réseau sera un moyen privilégié de partager et bénéficier de conseils, que vous veniez de lancer votre auto-entreprise ou que vous exerciez depuis de longues années. D’autres professionnels pourront vous faire part de leur retour d’expérience avec tel ou tel client, sur l’usage de tel ou tel outil, ou encore sur le choix de certaines choses (ex : choix du portage salarial). Enfin, ce réseau sera un moyen supplémentaire de faire fonctionner le bouche-à-oreille, dans un sens comme dans l’autre.

 

Être présent sur des plateformes pour auto-entrepreneurs 

 

Si vous proposez des services, il est indispensable, en plus du réseautage direct, de vous inscrire sur une ou plusieurs plateformes pour auto-entrepreneurs. C’est d’ailleurs probablement là que vous trouverez vos premières missions qui vous permettront de vous constituer un portfolio. Qui plus est, de nombreuses plateformes de renom sont disponibles pour vous proposer des missions de différentes natures. On pensera par exemple à Upwork qui propose mensuellement un certain nombre de crédits pour vous permettre de postuler pour des missions, une plateforme idéale pour développeurs, graphistes, rédacteurs, traducteurs, mais aussi pour d’autres activités comme le marketing ou la comptabilité. La plateforme Fiverr est davantage destinée à des missions courtes à petits montants. Un bon moyen de se lancer, mais aussi de combler certains moments plus « creux » même si certaines missions peuvent être de durée plus longue (ex : développement d’une application). D’autres plateformes sont davantage spécialisées par domaine d’activité. On pensera par exemple à Codeur.com pour tout ce qui est développement web et graphiste ou Rédacteur.com pour l’activité du même nom. S’il n’est pas toujours facile de trouver ses premières missions sur les plateformes et que celles-ci facturent une commission, elles représentent toutefois un bon complément d’activité et un bon moyen de se lancer pour disposer de ses premières références. Là encore, privilégiez la qualité à la quantité : être très actif sur deux ou trois plateformes vous aidera à y décrocher des missions, en plus d’être bien plus simple à gérer qu’une présence sur une vingtaine de plateformes différentes !

 

Ne pas oublier la TVA

 

L’un des avantages du régime de micro-entreprise est ce que l’on appelle la franchise de TVA. Celle-ci vous permet de ne pas avoir à facturer ni déclarer la TVA puisque non facturée à vos clients. Un avantage qui rejoint celui de la gestion simplifiée par rapport à d’autres formes de sociétés. De quoi simplifier vos obligations fiscales chaque mois ou chaque année. Cependant, à partir d’un certain seuil de chiffres d’affaires, vous ne pourrez plus bénéficier de cette franchise. Si votre activité relève de la vente de marchandise ou fourniture de logement, ce seuil sur les douze derniers mois de 2023 sera de 91 900€ (contre 85 800€ en 2022). Si vous êtes prestataire de services, vous bénéficierez de la franchise de TVA jusqu’à 34 400€ de CA facturés en 2022 et 36 800€ pour 2023. Ces seuils diffèrent si vous êtes avocat (toujours en auto-entreprise), artiste-auteur, interprète ou exercez une autre profession libérale. Ne plus être franchisé de TVA nécessite donc de facturer celle-ci à vos clients puis de la déclarer sur le site de l’administration fiscale pour la payer. Celle-ci ne vous coûte rien, si ce n’est quelques minutes mensuelles ou trimestrielles. La fin de cette franchise présente cependant un avantage : celle de pouvoir récupérer la TVA sur vos achats professionnels. Si, en tant que graphiste, vous payez un abonnement mensuel à outil de graphisme, vous pourrez déduire la TVA payée de celle à reverser à l’administration fiscale. Pensez à vous munir de la facture indiquant clairement la TVA, en cas de contrôle. Et bien sûr, ce système ne s’applique que pour les achats nécessaires à l’exercice de votre activité.

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